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Un détenu « radicalisé » a poignardé deux surveillants, les blessant grièvement avant de se retrancher avec sa compagne au sein de l’unité familiale de la prison ultrasécurisée d’Alençon, une attaque dont le parquet antiterroriste de Paris s’est immédiatement saisi.
29/05/2019
14h41 : Le détenu radicalisé qui avait attaqué deux surveillants dans la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) début mars a été mis en examen pour « tentative d’assassinats sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste » par un juge antiterroriste parisien, a appris l’AFP mercredi de source judiciaire. Michaël Chiolo, qui purgeait une peine de 30 ans de réclusion pour un crime de droit commun, avait agressé le 5 mars les deux surveillants avec un couteau en céramique avant de se retrancher avec sa compagne pendant près de 10 heures dans une unité de vie familiale de la prison.
18/03/2019
11h14 : Cinq détenus de la prison de Condé-sur-Sarthe ont été placés en garde à vue après une opération de police, à la recherche d’éventuels complices dans le cadre de l’enquête sur l’agression terroriste de deux surveillants.
05/03/2019
21h32 : Le détenu, en se jetant sur les surveillants pénitentiaires a crié Allah Akbar, et a également dit vouloir venger la mort de Cherif Chekatt, l’auteur de l’attentat de Strasbourg, a annoncé le procureur lors d’une conférence de presse.
20h50 : Le détenu et sa compagne, qui étaient tous les deux en possession d’un couteau lors de l’assaut, ont tous les deux été blessés par balle lors de l’interpellation. La femme du détenu est décédée des suites de ses blessures.
19h49 : Le détenu qui a agressé au couteau deux surveillants dans la prison de Condé-sur-Sarthe et sa compagne ont été interpellés par le Raid, annonce le ministère de l’Intérieur Christophe Castaner.
18h56 : Un assaut des forces de l’ordre serait en cours, plusieurs détonations ont été entendues dans la prison.
14h58 : La ministre de la Justice Nicole Belloubet a qualifié d’«attaque terroriste» l’agression au couteau de deux surveillants par un détenu radicalisé à la prison de Condé-sur-Sarthe, près d’Alençon (Orne).
La garde des Sceaux a diligenté une «inspection» dans cette prison qui est, selon elle, l’un des deux établissements les plus sécurisés du pays.
14h49 : Les équipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris) de Rennes (ouest) et le RAID, unité d’élite de la police nationale française, ont été dépêchés sur place.
La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête et le procureur de la République de Paris Rémy Heitz a annoncé se rendre sur place.
Les faits se sont déroulés mardi, vers 08h45 GMT, quand le détenu Michaël C. a attaqué les deux surveillants à l’aide d’un couteau en céramique, selon la direction de l’administration pénitentiaire.
Les surveillants ont été grièvement blessés au visage et au thorax, selon une source policière. Âgés d’une trentaine d’années, ils ont été hospitalisés mais leurs jours ne sont pas en danger, a précisé Alassanne Sall, délégué du syndicat FO de la prison, dénonçant une « attaque terroriste », le détenu « radicalisé » ayant dit « Allah Akbar » en agressant les surveillants.
Le surveillant le plus grièvement blessé, « éventré », « est au bloc pour une intervention chirurgicale après un scanner », selon le syndicaliste. L’autre surveillant a été touché à la mâchoire, au visage et dans le dos, selon la même source.
Le détenu de 27 ans, qui purgeait une peine de réclusion de 30 ans, est considéré comme « radicalisé en prison », selon une source policière. Il n’était cependant pas détenu dans le quartier pour radicalisés ouvert dans cette prison en septembre, d’après le syndicat FO.
« C’est vraiment une tentative d’assassinat. Il y avait du sang partout. L’unité de vie familiale était un champ de bataille. Un des surveillants a perdu connaissance à un moment », a ajouté M. Sall.
Le détenu s’est retranché dans l’unité « avec son épouse », selon un communiqué du ministère français de la Justice diffusé à la mi-journée. « L’ERIS (équipes régionales d’intervention et de sécurité) de Rennes est en route vers la maison centrale; les forces de sécurité intérieure sont également mobilisées », selon le communiqué.
Converti à l’islam en 2010, l’homme de 27 ans purge une peine de 30 ans de réclusion criminelle pour enlèvement, séquestration suivie de mort et vol avec arme, et d’un an d’emprisonnement pour apologie publique d’acte de terrorisme. Il est libérable en 2038.
Avec un complice, ils avaient été condamnés en décembre 2015 en appel à Nancy (nord-est) pour avoir étouffé un homme de 89 ans, après l’avoir séquestré et « momifié » à son domicile près de la ville de Metz en 2012.
Originaires de Saint-Avold (nord-est), les deux hommes s’étaient rendus le 17 avril 2012 au domicile de Roger Tarall, 89 ans, à Montigny-lès-Metz (nord-est), pour le cambrioler. Sur son lit, le vieil homme avait été ligoté et bâillonné, son visage emballé dans des bandes médicales, tandis que les voleurs procédaient à la fouille de son appartement.
Le corps de la victime, morte par asphyxie, avait été découvert le lendemain sur son lit.
En novembre 2015, alors qu’il était déjà incarcéré à Mulhouse dans l’attente de son jugement en appel, Michaël C. avait été condamné à un an de prison ferme pour avoir demandé à ses codétenus de « rejouer » l’attaque de la salle de concert du Bataclan à Paris (où 90 personnes ont été tuées le 13 novembre 2015 lors d’une attaque terroriste) dans la cour de la maison d’arrêt.
« Après Paris, j’aurais continué en province », aurait dit le jeune homme à un codétenu lors de la promenade, selon des propos rapportés par les surveillants de la maison d’arrêt.
(AFP)