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Le Néerlandais Mark Van Nierop, qui comparaissait pour avoir mutilé des dizaines de patients dans la Nièvre, a été condamné à huit ans de prison. Le tribunal correctionnel de Nevers, qui a suivi les réquisitions du parquet, a ordonné son maintien en détention et a assorti la peine d’une interdiction d’exercer définitive et d’amendes d’un montant total de 10.500 euros.
Lors du procès, en mars, la procureure Lucile Jaillon-Bru avait dénoncé le « désastre sanitaire » causé par cet homme de 51 ans, auteur de « violences dont le but ultime était d’obtenir des remboursements » toujours plus importants de l’assurance maladie.
« Il avait besoin de paraître pour être »
Très attendue par la centaine de parties civiles, l’audience, initialement prévue sur dix jours, n’avait finalement duré que la moitié, le prévenu au visage bouffi restant quasiment mutique dans le box et se bornant à répondre à la plupart des questions par un laconique « pas de commentaire ». En 2008, c’est au contraire un homme avenant, à la carrure de rugbyman et qui menait grand train, que les habitants de Château-Chinon avaient vu débarquer. Dans ce désert médical notoire, l’arrivée du dentiste, recruté par un chasseur de têtes, était une aubaine.
Mais dès 2011, les plaintes de patients commencent à s’accumuler. Ils dénoncent notamment « des dents saines dévitalisées », des soins douloureux et mal réalisés, ainsi que des surfacturations et diverses malversations. Sous l’impulsion d’une victime, un collectif est créé, qui recensera jusqu’à 120 cas. Inquiété par la justice en 2013, Mark Van Nierop prend la fuite au Canada. Il y sera interpellé en septembre 2014 alors qu’il tentait de mettre fin à ses jours, avant d’être remis à la justice néerlandaise puis française.
A l’audience, son avocate, Me Delphine Morin-Meneghel, a plaidé qu’il avait « besoin de paraître pour être ». « Quand il perd tout matériellement, ça révèle au monde qu’il n’est rien, qu’il est vide intérieurement », avait-elle notamment fait valoir, avant de réclamer la requalification de nombreux faits, ainsi que des relaxes et des prescriptions.
Source : tf1.fr