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Le président sortant Recep Tayyip Erdoğan revendique dimanche soir la victoire à la présidentielle lors d’une allocution télévisée, qu’il emporterait dès le premier tour, s’ouvrant la voie vers un nouveau mandat de cinq ans aux pouvoirs considérablement renforcés ainsi que la majorité parlementaire pour l’alliance dominée par son parti.
25/06/2018
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a obtenu plus des 50% des voix nécessaires lors des élections de dimanche qui lui permettent de remporter un nouveau mandat présidentiel aux pouvoirs renforcés, ont indiqué lundi les autorités électorales.
Le principal rival du président turc Recep Tayyip Erdoğan aux élections en Turquie, Muharrem Ince, a annoncé lundi « accepter » sa défaite et exhorté le chef de l’État à être le président de « tous » les Turc.
La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a critiqué lundi les conditions de la campagne électorale en Turquie, estimant qu’elles n’avaient pas été « équitables ». Dans un communiqué, Mme Mogherini et le commissaire européen à l’Elargissement Johannes Hahn ont pris acte de l’évaluation de l’OCSE et du Conseil de l’Europe qui ont dénoncé dans un rapport préliminaire l’absence « d’opportunités égales pour les candidats ».
24/06/2018
« Les résultats non-officiels des élections sont clairs. Selon eux, notre nation m’a confié la responsabilité de président de la République », a déclaré M. Erdogan lors d’une déclaration à sa résidence à Istanbul, revendiquant également la majorité parlementaire pour l’alliance dominée par son parti, l’AKP.
D’après l’agence de presse étatique Anadolu, M. Erdogan arrivait en tête de la présidentielle avec un score de 52,6% après dépouillement de plus de 97% des urnes, et l’alliance de l’AKP menait avec 53,65%.
Sauf évolution majeure du score en sa défaveur lors du dépouillement des urnes restantes, M. Erdogan semble en effet en passe d’obtenir un nouveau mandat aux pouvoirs renforcés et pouvoir compter sur une majorité au Parlement.
Les élections de dimanche sont particulièrement importantes, car elles marquent le passage du système parlementaire en vigueur à un régime présidentiel où le chef de l’Etat concentre la totalité du pouvoir exécutif, aux termes d’un référendum parlementaire qui s’est tenu l’an dernier.
Son principal concurrent, le social-démocrate Muharrem Ince, arrive en deuxième position de la présidentielle avec 30,7%, et l’alliance anti-Erdogan formée par plusieurs partis d’opposition pour le volet législatif du scrutin récolte 34%, d’après les résultats partiels publiés par Anadolu.
Mais le parti de M. Ince, le CHP, a refusé de concéder la défaite, accusant Anadolu de « manipulations », et exhorté les observateurs à ne pas quitter les bureaux de vote pour empêcher toute tentative de fraude.
Soutenant que le dépouillement n’était pas terminé, en particulier dans les grandes villes et le sud-est à majorité kurde, le CHP a indiqué croire qu’un second tour pour la présidentille était possible.
Mais pour les partisans de M. Erdogan la victoire ne fait plus de doute. Plusieurs milliers d’entre eux s’étaient rassemblés dans la soirée aux abords de la résidence du président à Istanbul, chantant et brandissant des drapeaux.
Handan Boztoy est venue avec sa fille fêter la « victoire » devant le siège de l’AKP à Ankara, où M. Erdogan était attendu plus tard dans la soirée.
« Nous savions à 100% que nous allions gagner, Erdogan est notre champion », dit-elle. « Les résultats ne changeront pas, ces 16 dernières années c’est toujours Erdogan qui a gagné. Nous sommes derrière lui en tant que nation ».
En 15 ans de règne, M. Erdogan s’est imposé comme le dirigeant turc le plus puissant depuis le fondateur de la République, Mustafa Kemal. Il a transformé la Turquie à coups de méga-projets d’infrastructures et en libérant l’expression religieuse, et fait d’Ankara un acteur diplomatique clé.
Mais pour les partisans de M. Erdogan la victoire ne fait plus de doute. Plusieurs milliers d’entre eux s’étaient rassemblés dans la soirée aux abords de la résidence du président à Istanbul, chantant et brandissant des drapeaux.
Handan Boztoy est venue avec sa fille fêter la « victoire » devant le siège de l’AKP à Ankara, où M. Erdogan était attendu plus tard dans la soirée.
« Nous savions à 100% que nous allions gagner, Erdogan est notre champion », dit-elle. « Les résultats ne changeront pas, ces 16 dernières années c’est toujours Erdogan qui a gagné. Nous sommes derrière lui en tant que nation ».
En 15 ans de règne, M. Erdogan s’est imposé comme le dirigeant turc le plus puissant depuis le fondateur de la République, Mustafa Kemal. Il a transformé la Turquie à coups de méga-projets d’infrastructures et en libérant l’expression religieuse, et fait d’Ankara un acteur diplomatique clé.
M. Ince, un député combatif qui a porté les couleurs du CHP à la présidentielle, s’est imposé comme le principal rival de M. Erdogan pour la présidentielle, électrisant des foules aux quatre coins du pays et réveillant une opposition assommée par ses défaites successives.
M. Erdogan présente le nouveau système présidentiel auquel il va accéder comme nécessaire pour doter la Turquie d’un exécutif stable, mais ses détracteurs l’accusent de vouloir monopoliser le pouvoir avec cette réforme qui supprime notamment la fonction de Premier ministre et permet au président de gouverner par décrets.
La campagne a été marquée par une couverture médiatique très inéquitable en faveur du président turc, dont chaque discours a été retransmis in extenso par les télévisions.
Le candidat du parti prokurde HDP, Selahattin Demirtas, a été contraint de faire campagne depuis une cellule : accusé d’activités « terroristes », il est en détention préventive depuis 2016.
Selon les résultats partiels, M. Demirtas a obtenu près de 8% des voix et son parti à franchi le seuil de 10% au niveau national lui permettant de siéger au Parlement.
Les craintes de fraudes ont été vives pendant le vote, notamment dans le sud-est à majorité kurde. Les opposants, qui avaient mobilisé une armée d’observateurs, ont dénoncé des irrégularités, notamment dans la province de Sanliurfa.
(AFP)