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Selon « Quotidien », les deux filles du ministre de l’intérieur, lycéennes puis étudiantes, ont effectué vingt-quatre CDD entre 2009 et 2016.
28/03/2017
L’ancien ministre de l’Intérieur a été entendu dans l’affaire des emplois controversés de ses deux filles à l’Assemblée nationale.
⭕️ Bruno #LeRoux 🇫🇷 Synthèse par @France2tv » https://t.co/wOZbveipbg pic.twitter.com/onyKGRzTqo
— DirectActus (@DirectActus) 21 mars 2017
21/03/2017
Bruno Le Roux annonce sa démission du gouvernement. Il a été ministre de l’Intérieur 3 mois et demi. Matthias Fekl est nommé ministre de l’Intérieur.
Sur proposition du Premier Ministre @BCazeneuve, j’ai nommé @MatthiasFekl Ministre de l’Intérieur.
— François Hollande (@fhollande) 21 mars 2017
Bruno Le Roux annule tous ses rendez-vous prévus aujourd’hui. Le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire sur les faits dénoncés.
Bruno Le Roux a finalement vu le Premier ministre ainsi que le président de la République à 14 heures 30 ce mardi. Il a fait savoir qu’il s’exprimera à 18 heures.
Bruno Le Roux qui devait accompagner Bernard Cazeneuve à l’inauguration des nouveaux locaux de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) à Paris, était absent. En pleine affaire sur l’emploi des deux filles de son ministre de l’Intérieur comme collaboratrices parlementaires, le Premier ministre a livré un message clair et cinglant.
« Lorsqu’on est attaché à l’autorité de l’Etat, on est impeccable face aux institutions et aux règles qui les régissent« , a lancé le chef du gouvernement, lors d’un discours, prononcé devant la chaise, vide, de son ministre.
LES FAITS
Alors que la question de l’emploi de proches par des élus occupe les devants de l’actualité depuis l’affaire Fillon, l’émission de TMC « Quotidien » a révélé, lundi 20 mars, que le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, a, lorsqu’il était député, employé ses deux filles comme collaboratrices parlementaires quand celles-ci étaient lycéennes puis étudiantes. Des informations confirmées à l’émission de Yann Barthès par le cabinet du ministre.
« Bien entendu, j’ai mes filles qui ont travaillé avec moi sur des étés, notamment, ou des périodes de vacances scolaires, mais jamais en permanence », a répondu Bruno Le Roux à « Quotidien », en marge d’un déplacement le 10 mars.
Et d’ajouter :
« Moi, je me souviens avoir pris aussi des gens qui m’étaient recommandés sur l’été, et donc je crois que c’est quelque chose qui se fait assez régulièrement, d’essayer de faire découvrir des choses, d’essayer de faire découvrir un travail. »
Il est convoqué mardi par le premier ministre, Bernard Cazeneuve. Les deux hommes « se verront dans la journée », a indiqué l’entourage du chef du gouvernement, sans donner d’heure ni de lieu, confirmant une information de RTL.
Vingt-quatre contrats pour 55 000 euros
Selon « Quotidien », les filles du ministre, aujourd’hui âgées de 23 et 20 ans ont, tout au long de leurs années de lycée et pendant leurs études supérieures, bénéficié respectivement de quatorze et dix contrats à durée déterminée (CDD) à l’Assemblée nationale comme collaboratrices parlementaires de leur père, alors député de Seine-Saint-Denis. Des CDD effectués pendant les vacances scolaires, entre 2009 et 2016. « Tous les contrats des deux filles cumulés correspondent à une somme totale d’environ 55 000 euros », précise « Quotidien ».
Les dates de contrat dont disposent les journalistes de l’émission ont été confirmées par le cabinet du ministre. Les deux filles ont commencé à travailler alors qu’elles étaient lycéennes : l’aînée a réalisé son premier contrat à 15 ans et la seconde à 16 ans.
Le cabinet du ministre – qui était président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale de 2012 à 2016 – a, de son côté, justifié auprès des journalistes que « tous les contrats ont bien évidemment été établis en respectant les âges permettant de travailler, en lien avec les services de l’Assemblée [possibilité de travailler dès quatorze ans pendant les congés scolaires]. »
A propos du jeune âge de ses filles pour exercer ces missions, le ministre assume auprès de l’émission :
« Pour faire un boulot d’été, oui. (…) Pas d’amalgame [avec l’affaire Fillon]. (…) On parle d’un boulot d’été auprès d’un parlementaire. Et quand il faut faire du classement, quand il faut faire un certain nombre de tâches parlementaires, je trouve que c’est une bonne école de faire ça. »
Des dates qui interrogent sur la réalité du travail
En observant de plus près les contrats, les journalistes de « Quotidien » se sont interrogés sur la réalité du travail effectué, pour deux d’entre eux, durant lesquels les filles de M. Le Roux étaient également, pour l’aînée, en stage à plein-temps chez Yves Rocher en Belgique, et pour la benjamine, en cours en classe préparatoire à Paris.
« A plusieurs reprises, les filles de Bruno Le Roux n’ont donc été présentes ni à l’Assemblée nationale ni en circonscription lors de leurs contrats », rapporte « Quotidien ».
Deux cas sur lesquels le cabinet du ministre s’est, là encore, justifié. Concernant l’aînée, il fait valoir que « ces missions ont pu être effectuées en horaires renforcés avant et après le stage, et en travail à distance durant le stage (travail de rédaction, mise à jour de fichiers, recherches, etc.) et durant plusieurs jours supplémentaires à l’automne ».
Quant à la benjamine, le ministre justifie que « la mission a pu être effectuée en horaires renforcés les premières semaines puis s’est poursuivie en plus du temps universitaire les semaines qui ont suivi jusqu’à ce que la mission confiée ait été réalisée ». Et le cabinet de faire valoir :
« Ces contrats ponctuels n’impliquaient pas forcément une présence physique à l’Assemblée nationale mais concernaient des missions qui pouvaient être également effectuées en circonscription ou à distance. »
Source : lemonde.fr